6ème édition du symposium IBWS du 3 au 7 juillet 2016

La 6ème édition du symposium international sur la maladie du flétrissement bactérien (International Bacterial Wilt Symposium) était organisée du 3 au 7 juillet dernier par le LIPM. Retour sur ces journées d’échanges autour de Ralstonia solanacearum, une bactérie attaquant de nombreuses cultures d’importance économique et qui engendre des dégâts majeurs en agriculture dans de nombreux pays, notamment en zones tropicales et sub-tropicales.

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Cocktail d'accueil Salle des Illustres, Mairie de Toulouse © Fabienne Vailleau

Cet évènement, qui a lieu tous les 5 ans, rassemble différents acteurs impliqués dans l’étude et le contrôle du flétrissement bactérien causé par la bactérie Ralstonia solanacearum : chercheurs, agronomes, exploitants agricoles, décideurs publics et entreprises privées. Durant ces 4 jours de symposium, les conférenciers ont exposé  une grande diversité de sujets, allant de la caractérisation des gènes importants dans le développement de la maladie jusqu’aux pratiques culturales en plein champ. Lors de la session 2016, organisée par les chercheurs du LIPM et sponsorisée par le LabEx TULIP,  ce ne sont pas moins de 110 participants venant de 23 pays différents qui se sont réunis en juillet dernier dans les locaux de l’INP-ENSAT.

Bourse « Chris Hayward »

Le mardi 5 juillet a également été un moment d’émotion dans la salle de conférences de l’ENSAT lorsque Caitilyn Allen et Philippe Prior ont pris la parole pour une brève biographie de l’australien Chris Hayward, un des pionniers de la recherche sur Ralstonia. Cet hommage a fait l’ouverture des conférences de quatre jeunes chercheurs sélectionnés pour l’attribution de la bourse « Chris Hayward ». La remise de cette bourse constituait une nouveauté dans l’organisation du symposium. Les coordinateurs du comité d’organisation local et du comité scientifique (Fabienne Vailleau, Alice Guidot et Stéphane Genin) seront attentifs à ce que cette action soit pérennisée lors de la prochaine édition qui se déroulera en Uruguay.

Pistes pour le futur

Au titre des initiatives ayant émergé au cours de ce symposium, Fabienne Vailleau et Alice Guidot soulignent la rédaction d’un ‘Research Topic’ intitulé « Plant Pathogenic Ralstonia spp. From the Field to the Lab and Back Again: mechanisms of pathogen virulence and host resistance, population biology, community ecology and strategies for bacterial wilt disease management» dans le journal ‘Frontiers in Plant Science’. Plusieurs éditeurs ont déjà été identifiés (Caitilyn Allen, Liao Boshou, Alice Guidot, Carlos Lopes, Nemo Peeters et Philippe Prior). Gageons que cette initiative permettra un pas de plus vers le contrôle de la maladie du flétrissement bactérien.

Pourquoi s’intéresser au flétrissement bactérien ?

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Ralstonia solanacearum sur Arachide au champ © Alice Guidot

Ralstonia solanacearum est un vecteur de maladie bactérienne des plantes parmi les plus importantes d’un point de vue économique, et les plus étudiées d’un point de vue scientifique. Parmi les 10 maladies bactériennes les plus importantes sur les plantes, Ralstonia est classée seconde1.

   

Même si la bactérie n’est pas présente en France métropolitaine, elle a un impact dramatique en Asie, en Afrique, en Australie ainsi qu’en Amérique du Sud et du Nord (où elle est d’ailleurs classée agent de bioterrorisme). Son impact est particulièrement fort sur les Solanacées (Pommes de terre, Tomate, Aubergine, Poivron) ainsi que sur Bananier et Arachide. Malheureusement, aucun moyen de lutte durable contre la maladie du flétrissement bactérien n’est encore disponible car la bactérie Ralstonia solanacearum est capable d’évoluer, s’adaptant ainsi rapidement aux nouvelles variétés de plantes résistantes. Elle est de plus capable de survivre plusieurs années dans le sol.

Avec ses premières publications en 1981, le LIPM travaille sur le sujet depuis maintenant 35 ans, la bactérie ayant été choisie à l’époque car elle posait déjà un vrai problème pour la sécurité alimentaire. Depuis, le LIPM a été pionnier dans la découverte des déterminants de pathogénicité de la bactérie et a séquencé le premier génome de Ralstonia. Aujourd’hui, de plus en plus d’équipes du monde entier étudient cette bactérie devenue au fil des années un modèle pour la recherche fondamentale en phytopathologie.

1. Mansfield, J. et al. Top 10 plant pathogenic bacteria in molecular plant pathology. Mol. Plant Pathol.13, 614–629 (2012).

Voir aussi

Partenaires de l'IBWS :

Une session co-organisée par le COST SUSTAIN (http://www.cost-sustain.org/About-Sustain)

Institutions organisatrices : INRA, CNRS, INP-ENSAT

Sponsors : LabEx TULIP, Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, INP, CIRAD, Syngenta, Interscience, Technisem, Germicopa, Novagenetics, Dutscher, FRAIB

Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 04 octobre 2016 | Rédaction : Cassiède-Berjon Guillaume